C’est déjà bien assez difficile de faire des changements
dans sa vie, vaut mieux que ça soit radical et difficile. Un jour, j’ai regardé
quelqu’un dans les yeux et je lui ai dit : «Je veux courir!» On m’a
répondu «On va commencer par de la marche rapide ou de la natation!» J’ai dit
non! Je veux courir.
Comme des centaines de personnes qui commencent à le faire,
j’ai pogné de quoi! Je ne suis pas différente. Et j’ai rien inventé.
Mais j’aime pas vraiment ça… En fait c’est pas vrai… Y'a pas un sport sauf peut-être la natation que j'aimerais assez pour le pratiquer sans devoir faire un effort. J’aime
ça moins que de lire, que d’écrire, que je faire de la photographie, que de
prendre un verre avec des amis.
Mais j’aime ça plus que le basketball, que le hockey, que
faire de la vaisselle, de nettoyer la salle de bain. Alors si je trouve du
temps pour faire la vaisselle, je peux trouver du temps pour faire de la
course.
Mais il n’y a rien de naturel là-dedans. La course, ça
servait a fuir le Mammouth. Pas à se trouver hot! L’homme
a été assez brillant pour inventer le chars pour se déplacer. Y’a juste un Tata qui a décidé de courir la
distance entre Marathon et Athène pour annoncer la victoire contre les Perces.
Pis on a trouvé ça hot!
J’aime ça pendant que je cours. Si je ne regarde pas le
chrono, si je ne pense pas à ce qu’il reste à courir, si je concentre sur où
mon pied atterrit, si le me laisse porter par la musique, j’aime ça! Je laisse
mes pieds aller. Je suis dans une bulle. J’aime ça. Je ne sens plus mon corps.
Que je contrôle ma respiration, j’aime ça.
J’aime ça après! Quand j’arrive dans mon drive way, que je
lève les bras et que je l’ai fait. Quand je pose les fesses sur les marches de
ma galerie et que ça fait mal! Quand je sais que je n’aurais pu besoin d’y
penser pendant 48h00. Parce que c’est fini. Que j’ai tellement chaud et que je
sais que le repos sera mérité. J’aime le rush d’énergie que j’ai 10 minutes
après! L’impression que le monde est éternel. J’aime ça!
Je déteste ça AVANT! Quand il faut que je lève les yeux de
ma lecture pour chercher mes shorts. Quand je me ferais bien un 3e
café, mais que je devrais me pencher pour attacher mes souliers. Quand je
cherche une Bazwelle de paire d’écouteurs qu’on ne trouve jamais dans cette
maison là! Quand je suis sur le bord de la rue et qu’il faut que je fasse
«Start» sur mon application et que je vais entendre «Warm up now!» Quand j’ai
peur d’avoir mal, d’être essoufflée, de ne pas la finir cette torpinouche de
course, d’être plus poche que la dernière fois.
Je déteste que je sois si rigide dans mes routines. Là où je
cours, la musique que j’écoute, l’heure à laquelle je me lance. Faut que ça
soit toujours pareil. Si non, mon cerveau barre des 4 roues. Il veut pas! Toute
la volonté du monde ne me ferait pas courir à 16h30 de l’après-midi. Généralement,
après 9h30, faut oublier ça. Et si c’est plus long que 40 minutes, et si il
faut que je prenne ma voiture et si je ne trouve pas LE T-Shirt que je veux, si
j’ai pas enfilé le running gauche avant le running droit…
Toutes sortes de bonnes raisons pour essayer d’échapper au
départ…
Commentaires