La petite répulsion!

Je pratique la claustrophobie au sens large! Depuis le début de l’été, je vis régulièrement avec toute la tribu dans 75 pieds carré (13’x 6’) et à peine de la place pour me tenir debout, et j’y arrive très bien! Tant que je zoom la porte et qu’elle est accessible, je survis! Tant que je ne me casse pas la gueule ;)

Mais me retrouver sur une île de 25 kilomètres 2, avec une seule porte d’entrée pour ses 150 habitants et leurs touristes, que cette porte ne s’ouvre que deux fois par jours dans les meilleurs cas pour une cinquantaine de personnes et une vingtaine de véhicules, j’étouffe tout simplement.

M51 et moi y étions allés il y a sept ans en voyage de post-noce. À l’époque, on voyageait léger. L’heure, la température et le confort physique étaient des concepts secondaires, voir ici vagues. Nous nous nourrissions d’amour, d’eau fraîche et accessoirement d’une canne de beans froides ouverte et mangée sur le coin d’une table de pique-nique.

C’est chéri qui a fait le plan cette fois-ci. Mais il a tendance à oublier, parfois, que tel des parents escargots, on trimballe plus lourd qu’avant. Quand, tout enthousiaste, il a proposé la traversé pour l’archipel de l’Isle-aux-Grues, je lui ai demandé s’il avait un plan B. Affirmative!

Mais dans sa tête, un Plan B voulait dire : si on manque le traversier! S’il n’y a pas de place pour passer.

Dans MA tête, ça voulait dire : SI les enfants sont fatigués (ce qui était le cas), si je suis au bord de la crise de nerfs (presque), s’il pleut à boire debout. Même en tenant compte des deux premiers aspects, ça ne l’aurait pas empêché. Et le troisième, j’étais fautive! J’avais décrété ce voyage Unplugged! Même wireless! Malgré l’accès quotidien à la radio et aux journaux, si ce n’est pas la météo sattellitaire, heure par heure, dans des stations d’astronomie, ça n’existe pas!!!!

Alors la faute à qui si on s’est retrouvé sous un déluge anté-biblique??? Bibi!!!

Mais qu’est-ce que je suis vilaine ! Que faisions-nous avant ???

Il y a sept ans, il n’y avait qu’une seule possibilité pour camper : le camping municipal!!! Dès notre descente du bateau, on précipite la bulle là-bas! Oh! Boy! Un lac avec accessoirement de petits îlots de verdure.

C’est magnifique L’Isle-aux-Grues! Ça prend environ quinze minutes à parcourir en voiture, pas moyen de le faire à pied, trop de risque de tomber dans des cratères d’eau. Mais deux boules d’énergie qui ont passé la journée en voiture… Pas terrible…

J’aimerais adressé un message d’intérêt public aux habitants de cette magnifique archipel : Il y a une différence entre les grues (grand héron bleu) et les maringouins! Bon! Les deux ont des ails et un long bec. Mais le second est beaucoup moins charmant que le premier… Et BÂTARD! Ça pique!!!

Il y avait justement un congrès de buzzman. Ils s’étaient tous réunie au camping municipal. Il y avait donc eux et nous! Les portes de la bulle fermées, ils faisaient du lèche vitrine dans les moustiquaires. Aéroport Charles-DeGaule à l’heure de pointe!

- Hey! Gang! Le buffet « all you cant heat » est ici!

Écoeurée vous dîtes?

Pluie + enfants fatigués + moustique , en temps normal, j’aurais callé la shot : ON RENTRE À LA MAISON!!!!

Mais on était pogné! Pogné sur l’île jusqu’à au moins 10h45, heure du premier traversier. Grosse panique… surtout quand j’apprends en rencontrant des connaissances qu’à 19h00, il y avait déjà des véhicules en ligne pour le lendemain!!!

6h45 : les filles en pyjama embarquent dans la voiture. On pine la bulle et on part direction le quai. On déjeunera et s’habillera là-bas. On a trouvé du café à l’auberge du Grand Héron. Un couple de quinquagénaires du Nouveau-Brunswick fous des enfants font office de divertissement. Nous sommes montés les avants-derniers! Je respirais enfin.

C’est magnifique L’Isle-aux-Grues… Mais j’aurais préféré le Plan B.