Une nuée d'oiseaux

Jeudi 23 janvier, à 13h01 (je venais de regarder l'heure), j'ai coulé à pique... Même pas pu prendre un dernier grand souffle, une dernière grande respiration, mes pieds ont été tirés vers le fond de

Aujourd'hui, je me demande si cette impression n'est pas exagérée... Mais j'ai jamais pu reprendre mon souffle.  Je respire superficiellement depuis. Entre mon nombril et la pointe du sternum... 

Là j'essaie de trouver un chemin à prendre pour dire un truc... 

Comment j'ai réussi à ne pas me noyer, comment j'ai réussi à tenir debout? Pire! Comment j'ai fait pour survivre aux chagrin de mes filles?(C'est pire que le mien) Je ne savais pas trop... SAVAIS pas trop... 

Et le fameux soir, quand on s'écroule après avoir été CERTAINE qu'on était asséchée. Quand aux premières notes d'une chanson anodine, on explose dans une réserve humide insoupçonnée, on se demande pourquoi on s'écroule là (enfin!)? 

Parce que au moment où il faut être très fort, au moment où on nous demande d'être solide, nous sommes portés. Porté par l'amour et la sympathie. C'est indescriptible. Aucun mot n'est assez fort pour décrire ça. Des bras solides qui nous sortent la tête de l'eau... Puis passe le relaie aux oiseaux qui volent dans le ciel... Jamais, m'entendez-vous, JAMAIS personne d'entre vous m'a laissé piquer du nez ni du menton. 

Tous ces oiseaux dans le ciel, c'est vous... C'est ces dizaines de messages laissés. C'est mon amie qui a religieusement checké-in toutes les 3h00. Comment vas-tu? J'attendais ces passages comme on attend la marée... C'est mon amie qui est débarquée ici, vendredi soir, a tout abandonné pour me permettre de poser ma tête sur son épaule. C'est mon amie qui m'a dit: Je serai là dans 6 mois, dans un an, dans 18 mois... Parce qu'elle sait très bien que rien n'est terminé. C'est précieux... 
C'est mon amie qui me serre dans ses bras et fait une déclaration d'amour à mon parfum... Ce sont mes amis, ma Juliette et mon Roméo qui m'offrent d'arrêter leur vie pour venir supporter la mienne et celle de mes enfants... Et je sais qu'ils le feraient... C'est Valérie qui a bravé ses démons et qui a bercé mon Arielle... 

C'est les amis qui ont discrètement envoyé des messages à mon chéri pour avoir des nouvelles parce qu'ils respectaient mon silence... 

Ce sont mes trois cousines qui ont fait un halo d'amour autour de moi. Pas idée comment je me suis sentie bercé par celui-ci... 

Mes collègues... Je me doutais bien que j'étais des vôtres, maintenant j'en ai la certitude... Votre présence, vos mots... 
Et ma famille... Mon papa chéri et Danielle, mes tantes... 

Mamie, Maryse... 

Tous ces messages... La moindre pensée qui m'accompagne... Elle a contribué à garder la tête bord de l'eau.. 

J'aimerais tellement, mais tellement vous revoir personnellement. Tous vous prendre dans mes bras... 

Aujourd'hui, si mon corps roupète un brin, si une brûlure se pointe derrière ma mâchoire, je pense à vous et à votre amour et tout-à-coup, je me sens mieux. 

100 fois, 1000 fois merci oiseaux du paradis... 
l'eau... 

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