Je ne pleure plus…

J’ai deux émotions : Fatiguée et au Nirvana. On dirait que toutes les nuances entre ces deux pôles sont disparues. Bien que «fatiguée» ne soit pas une émotion, c’est ce que je réponds toujours à quelqu’un qui me demande «Ça ne va pas?».
Je n’arrive plus réfléchir à ce qui se passe en moi. Alors c’est plus simple de répondre «Je suis fatiguée, t’inquiète!» À force de le dire autour de moi, j’ai fini par me croire. Croire que tout ça n’est que de la fatigue. Tellement que toute émotion, bonne ou mauvaise va se loger sous mon sternum en une grosse boule qui gêne ma respiration.
Quand je parle de ma nouvelle maison qui va provoquer une nouvelle vie, je ne peux qu’être qu’aux oiseaux et complètement excitée, au Nirvana quoi! Impossible de vivre d’autres émotions, d’autres peurs! Ça ne peut qu’être merveilleux.
Du coup, je ne peux plus pleurer. Je n’ai plus le droit d’être cette boule d’émotions chromatique. Bipolaire sans mon consentement. Peur incroyable d’ouvrir le robinet que toute la pression soit lâchée d’un coup. J’aimerais dire des choses, faire «send» sans me relire  100 fois de peur de dire une niaiserie. Je veux dire, je veux te dire, je veux te partager mes émotions sans paraître folle à lier.
Je voudrais percer un petit trou dans ma balloune émotive et laisser s’écouler goûte à goûte mon excitation, mon amour, ma peur, mon angoisse.
Mais la pression est trop forte on dirait…

Alors si le boyau d’arrosage part dans tous les sens et que tu es malencontreusement pas loin, recevant tout en pleine poire, si tu trouves que je suis un peu «too much» tout à coup… Je suis désolée… C’est la faute aux tuyaux gelés six pieds sous terre. 

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