Bilan de 2015...


Une fois mon bilan rédigé, je ne suis pas satisfaite. Comme si 2015 ne s’était pas terminée… Étrange sentiment…
Et après, Gen m’a dit en gros, « Ce que tu as mis en branle est tellement plus gros qu’une page de calendrier… » C’est très exactement ÇA !!!

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En décembre 2013, je suis montée dans un train. Un espèce de train qui, tout-à-coup me faisait faire un grand voyage. Depuis deux ans que j’attendais que la vie me montre le chemin. Les portes du train se sont ouvertes, je pensais que j’irais à l’Est, il est parti vers le Sud. Je croyais que ce n’était qu’une station comme une autre. C’était en fait le plus grand voyage intérieur que je devais commencer. Puis, janvier 2014 est arrivé… Il a mis fin, bien involontairement à ce voyage. Je lui en ai voulu à mort de cette escale forcée. J’ai essayé de me rassurer comme j’ai pu, me disant que ce n’était que temporaire, que le train finirait par repartir et que je sentirais cette plénitude à nouveau. J’ai attendu, attendu… Observant le même bout de quai de gare inlassablement… Il va finir par repartir ce foutu train et je vais me sentir soulevée de nouveau.
Puis le chef de gare est monté à bord et m’a demandé de descendre. Le voyage ne se poursuivrait pas en train. Ce mastodonte de fer n’avait eu que de fonction d’initier le mouvement. À côté de ma gare, il y avait une montagne… Je n’en voyais que la première falaise. Je n’avais AUCUNE idée du chemin. Mais après avoir pris tous les raccourcies et les routes panoramiques, je n’avais plus le choix. Le voyage se ferait à pied et à main nue. À la seule force de mes deux bras et de mes deux jambes. On m’a demandé de descendre du train en janvier 2015.
Ce matin, accompagnée d’une belle petite neige, de ma découverte musicale du moment et de mon café « Pimpé » que je me pose pour faire mon bilan annuel.
Habituellement, j’y pense longtemps à l’avance. Quand je m’assois pour écrire, tout est déjà clair dans ma tête. Mais à l’image de cette année, je devrai trimer dur pour accoucher de ce bilan. Pas que je n’aie pas de remerciements à faire ! Au contraire… Mais comment faire pour couper le tout en 10 morceaux ? Et très honnêtement, je ne sais pas ce que je veux pour 2016… Essayons d’abord et on verra ensuite ?
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Au Moins 10 Situations, Événements, Personnes, Choses, Pour Lesquelles Vous Pouvez Dire Merci Et Être Vraiment Reconnaissant

1)   Mon frère encore cette année, mais cette fois, je le mets en premier
Parce que sans lui RIEN n’aurait eu lieu. Il fût le maillon 1 de cette année… Sans cette conversation où j’ai essayé de détourner un sujet un peu lourd par « Et le bloc que tu as acheté toujours ! L’as-tu vendu ? » Et par le silence qui en suivit, il m’a lancé « Mais tu ne voudrais pas me l’acheter ? » Et mon rire qui a suivi cette question… Je me souviendrai de tout tout tout… Mes arguments pour repousser ce projet fou… La face de mon chum quand je lui ai annoncé quelle ânerie mon frère avait imaginé… Le « Ah ! Non ! Il pense que c’est une bonne idée ! » qui a tilté dans ma tête… Il n’y a pas un argument que je n’ai pas essayé d’avancer pour repousser l’évidence. Il fallait sauter dans ce projet. Et il a été là tout le temps. Pas toujours comme j’aurais voulu, mais il a été patient avec moi. C’était son boulot, moi, c’était la 188e affaire sur ma liste. JAMAIS il n’a crié après moi, jamais il ne s’est impatienté.
2)   Comment puis-je passé à côté de mon amoureux de mari… J’ai encore du mal à croire qu’on est passé à travers les rénovations de l’appartement, des dédales de la vente de notre maison, la préparation du déménagement, ma labyrinthite, les dédales du déménagement ici, l’installation ici… Je me pince tous les jours. Merci ! Tellement merci qu’à la fin de cette année, nous nous retrouvions comme avant… Merci de m’aimer assez pour ça… Merci de me permettre de lire dans tes yeux tout cet amour et cette admiration. Ça donne tellement le goût de se lever tous les matins.
3)   Je remarque en rédigeant que les remerciements se ressemblent d’années en années. Mais bon. Merci à ma grande fille. C’est ma première. C’est avec elle que je traverse toutes ces premières fois. Et elle a cette façon de me faire voir à quel point je ne me plante pas trop. Je suis quand même, malgré que le mode d’emploi n’existe pas, étonnée de ne pas trop me planter. Cette année, on est passé en mode « Évaluation ». On a rencontré des spécialistes pour mettre des mots sur ce que je ressens depuis qu’elle a 2 ans. Elle est belle, elle est douce, elle a cette magie dans le cœur, mais… Elle a cette maladresse qui dépasse l’entendement. Ça ne se voit pas dans son front. C’est un de ces handicapes silencieux. Elle est « moins pire » que d’autres. Oui ! Je sais… Mais elle en souffre quand même… Pis tous ceux qui l’ont scruté, évalué, écouté s’entendent pour dire qu’elle a quelque chose de spéciale. Qu’elle est « sévèrement atteinte », mais qu’elle est si persévérante, qu’au final, ça paraît pas. Merci de ne jamais lâcher ma fille… Merci…
4)   Mon amie Geneviève… C’est difficile de mettre des mots sur ce que je ressens. Son amitié m’oblige à visiter et revisiter le labyrinthe des sentiments. De les placer, de les ordonner et de les nommer. Il y a mon instinct qui est un thermomètre au milieu d’un joyeux bordel d’émotions. C’est difficile d’aimer quelqu’un autant qu’elle… En commençant cette partie, je lui écrivais comme si je lui parlais. En utilisant le « tu ». Celui familier. Celui qu’on utilise avec une sœur. Je sais, c’est cliché ! Mais cette fille, c’est une de mes précieuses sœurs. Celle qui a fait 15h00 d’avion en plein week-end pour assister à mon anniversaire de mes 40 ans. Celle qui m’a ouvert sa porte de chambre d’hôtel parce que je VOULAIS être avec elle. Pis au moment où je dois lui faire le plus bel hommage, les mots me manquent…
5)   Julie… À elle aussi je dois un merci sans nom. Quand je courrais dans le beurre à l’approche du déménagement, elle est arrivée. Elle a fait, défait des boîtes, elle a lavé, frotté. Mais surtout, elle a posé sa main sur mon épaule lorsque la panique se faisait sentir. Elle « callait » le Gin Tonic ou la bière lorsqu’elle sentait que je n’en pouvais plus. Elle a aussi su me dire « Arrête, tu n’y arriveras pas de toute façon ! » C’est précieux d’avoir quelqu’un qui sait nous montrer l’évidence, la vérité alors que toute la société nous pousse à ne pas abandonner… Je t’aime Julie…
6)     Les étoiles qui s’alignent : Aide-toi et le ciel t’aidera ? C’est ça dicton ? Ça faisait depuis la naissance de Romy que je sentais qu’il fallait faire quelque chose. Bouger de là, de notre maison essentiellement. Mais je n’avais pas compris qu’il fallait bouger bien plus. Il n’y avait rien de gagné, tout devait être difficile, compliqué et insurmontable. Assise à la table de ma salle à manger/salon de ma petite maison, on s’est regardé dans le blanc des yeux et on a dit « On fonce ! » Peu importe ! On fonce. Le brouillard s’est ouvert devant nous ! J’avais bien prévue quelques trucs pour ne pas faire chavirer notre bateau. Mais grâce à ces étoiles, on n’a pas eu besoin du plan B, ni du C d’ailleurs. Quand je raconte l’histoire, les gens y croient à peine. Mais je pense qu’il y avait quelque chose, quelqu’un quelque part qui, du caléidoscope de ma vie a ajusté les miroirs pour que tout fonctionne. On a eu des signes tout au long du projet qui nous ont signifié que nous ne faisions pas fausse route. Merci ces étoiles, merci cet ange assis sur un nuage, merci.
7)   Ma patronne ? Ici, c’est SUPER délicat… Je ne devrais pas parler d’elle sur la toile. Et surtout pas pour ÇA… J’ai toujours eu des supérieurs qui me dorlotaient. Je suis gentille, aimante, je ne parle pas trop fort, je ne tape pas du pied et je suis une bonne fille à qui on ne peut pas reprocher grand chose. Toujours à l’heure, si tu me dis d’être au point A, je suis là… En échange, j’ai toujours senti que je pouvais me reposer sur eux. Si la tempête prenait, ils étaient là pour m’épauler sans poser de questions. Cette année ? Ce fût drôlement différent ! Dès le départ, j’ai perdu confiance. Une situation toute bête où j’aurais eu besoin d’aide et sa porte est demeurée résolument fermée. Merci mon dieu, rien de grave n’est arrivé, mais je me suis mise à être terriblement méfiante. Dans la vie, je suis plutôt naïve et je fais confiance. Mais là, j’apprends à vivre avec la méfiance. J’arrive à mettre dans mes scénarios, une version où ça ne se passe pas bien, parce que aujourd’hui, je sais que ça peut arriver. C’est triste ! Je sais ! Mais je pense que c’est très « adultes » d’être capable de vivre en faisant confiance, mais en sachant très bien que le bloc de glace peut tomber sur la tête. On apprend à vivre avec un bras devant et un bras au-dessus de la tête.
8)    La vérité : Je vis dans un monde de pouliches et de licornes. Je REFUSE de croire que le monde est si méchant, si hostile. Je REFUSE de croire que j’ai mis au monde des enfants dans un lieu où ils n’ont pas d’avenir. Je crois à la bonne foi des gens et à leur gros bon sens. Mais cette année, j’ai fait la connaissance de La vérité. Pas celle qu’on voit aux nouvelles, pas juste les faits qui jalonnent les études scientifiques. La vérité. Celle qui, dans un monde de pouliches et de licornes vie cachée derrières un nuage. Celle qui est là, mais ne se manifeste jamais, mais qui est omniprésente dans l’air qu’on respire. Pas qu’elle est grave ! Elle ne s’harmonise tout simplement pas dans le décor de ce que je suis. Mais cette année, je l’ai laissé être. Je l’ai laissé exister. J’ai osé lui laisser de la place. C’est terrifiant de la laisser colorer ma vie. Mais en même temps, c’est un soulagement. Une nuit, dans mon lit, je souffrais d’une situation intenable. Je ne savais plus quelle position adoptée pour que mes idées me laissent dormir. Puis, j’ai fini par me dire la vérité. Juste ce que sont les choses vraiment. Le sol ne s’est pas ouvert sous mes pieds. Je n’ai pas pleuré des heures devant la terrifiante évidence. J’ai fermé les yeux et j’ai ENFIN dormi.
9)      Merci la vie de m’avoir offert de si belles occasions de me prouver que j’étais capable de me tenir debout… Je suis parfois ce serpent qui préfère se chauffer aux hasards des pierres chaudes qu’il croise. C’est plus facile d’accuser le reste du monde lorsqu’on est confortablement installé. Mais la vie m’a donné la chance de me tenir debout et de faire le sacrifice de ma pierre chaude pour le bien commun. Et j’en suis reconnaissante.
L’an dernier, j’en avais 11, alors je reprends mon option pour m’arrêter ici…
   
Deux difficultés vous avez eu à surmonter qui vous ont appris ou rappelé d’importantes leçons de vie :
1)    Déménager… La plus grande concentration de décisions à prendre du monde entier. Si on ajoute à ça des rénovations… Pis je l’écrits et je me trouve terriblement bourgeoise de dire ça… Mais en même temps, ma difficulté n’a pas été de déménager… Mais surtout d’apprendre à dire STOP ! Je ne veux plus prendre de décisions et de laisser les autres diriger à ma place. Au lendemain du déménagement, alors que je pensais que le pire était derrière moi, une déferlante de décision à prendre. Toutes les plus banales, mais elles sont toutes arrivées d’un coup. Et inévitablement, tout le monde se tournait vers moi. On dirait que c’est dans ma nature de diriger et de prendre des décisions. Alors quoi de plus naturel que de me laisser décider. Généralement, on ne me reproche pas trop mes erreurs de décision. Mais je n’en pouvais plus. Je voulais qu’on décide pour moi. Qu’on me prenne en charge. Je n’étais plus capable ! La sécheuse qui ne fonctionne pas, on fait quoi ? On a plus d’eau chaude, on fait quoi ? C’est pas les 6 derniers mois qui me mettaient à genou ! Ce sont les 10 000 décisions à prendre qui allaient m’achever… J’ai alors appris à dire autour de moi « Tu es capable de prendre une décision ! Tu n’as pas besoin de moi pour celle-là ! » Pour les petites et grandes choses de la vie.
2)    En 2015, j’ai dû apprendre à prendre des risques. Sauter en bas sans savoir si le parachute n’allait s’ouvrir. Parce que la sécurité à outrance n’apporte rien d’autre que des nuits sans rêves…

1-    Un objectif personnel :
Réapprendre à rallumer la lumière ! Réapprendre l’art de m’émerveiller. Disons que mes deux dernières années m’ont traîner dans la vie d’adulte, un peu plus gris, un peu plus triste. Pleine de réalité ! J’aimerais trouver l’interrupteur pour rallumer cette foutue lumière ! Je ne serai pas exigeante au point de vouloir la rallumer en permanence… Non… La rallumer parfois… Quand c’est trop sombre…
2-    Un objectif professionnel :
Disons que je manque cruellement de défis et de reconnaissance.  J’ai travaillé durant les deux dernières années à faire croitre ce que j’avais accumulé dans ma besace. À en faire profiter les autres. Mais bientôt, je vais avoir besoin de nouvelles stimulations si non, je vais redevenir le prof que je n’aimerais pas avoir… Comme c’est long une année, je vais prévoir mettre mon pied par terre et retourner vers le défi.
3-    Une force à exploiter plus :
 Celle de voir les choses comme les autres ne les voient pas…
4-     Un nouvel apprentissage à faire
Arrêter de vouloir être dans le cadre. Apprendre à sortir des sentiers battus, mais SURTOUT arrêter de vouloir qu’on m’approuve et me foutre de ce que les autres pensent. Arrêter de vouloir vivre dans le regard de l’autre.
5-    Je veux :
Cette année, j’ajoute cette catégorie ! Des trucs que je veux. Dans l’ensemble, je ne sais pas trop comment les articuler, mais je les lance en vrac comme ça :
a)   Boire plus d’eau
b)   Faire de la méditation tous les jours
c)   Trop jeune 40 ans pour s’asseoir sur mes lauriers. Je veux vivre des papillons !

d)   Je veux des projets simples et réalistes !
e)   Je veux me reconnecter avec ma famille !
f)     Je veux aimer quelque chose furieusement !
g)   Je veux arrêter de me compliquer la vie.
h)    Je veux arrêter d’avoir peur.
i)      Je veux aller en voyage !
j)      Je veux que les choses soient claires et agréables !
k)    Je veux voir les choses telles qu’elles sont, pas comme j’aimerais qu’elles soient…




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