Mes lunettes de voyage: Des maisons...

Je ferais une exécrable guide touristique! Je ne me souviens jamais du nom des villes, des places que nous visitons. Je ne retiens que partiellement les histoires que nous entendons et une fois sur deux, j'en ai compris que ce que je voulais bien en comprendre. Je ne sais trop jamais différencier le style gothique de l'art déco. 

Les villes ne me plaisent souvent bien que pour les humains qui vivent dedans. Je laisse mes explorations me guider par ce que mes sens en décodent, les bruits, les odeurs... Mais surtout pour les émotions que toutes ces choses provoquent en moi. 

Bien souvent, lorsque nous nous déplacions en troupeau de touristes, les gens touchaient les murs ou les monuments. J'ai très souvent entendu les gens dire "Imagine! Cette église a 500 ans!" Ils semblaient vouloir s'imprégner de l'histoire que ces témoins architecturaux ont été. Avoir l'impression que ces pierres et ces mortiers pouvaient leur raconter la vie d'autrefois. 

Et bien moi, je n'ai jamais senti cette vibration historique. Les murs auraient pu être érigés la veille, s'ils suintent la vie, le quotidien plus qu'une roche au centre d'un champ vieille de milliers d'années, je m'arrêterai pour y prendre le pouls du coeur qui bat en chaque pierre. 

De façon générale, que ce soit en France ou au Royaume-Uni, ce qui me frappe le plus, ce sont les contrastes qui parsèment la vie. 

En France, le tout petit et le discret côtoie le grand et le majestueux. Entrer dans une église si grande et en avoir le souffle coupé de tant de grandiose, longer un mur et y découvrir une petite porte qui mène à un escalier ou une pièce discrète. 

Marcher sur un boulevard et y découvrir une grille qui cache un jardin intérieur...

En Angleterre, c'est l'infiniment ancien qui vie au coeur de la modernité. La cité qui détruit un bâtiment plusieurs fois centenaires en en préservant méticuleusement la façade cachée sous des bâches. Des bâtiments ronds comme des oeufs qui trônent tout près d'un des plus vieils hôtels de Londres. 

Bretagne:
Marcher sur un sentier et en prendre plein la gueule du paysage majestueux de l'Atlantique qui se fouette sur les rochers et voir cela...
Une toute petite porte bleue qui traverse un muret de pierres. Imaginer quelques gamins de 10 ans, sortir de là et avoir le reste du monde à leurs pieds. 
Les portes... Même 18 ans après mon premier voyage en Europe, elles me fascinent toujours autant. 




Sur ce même sentier, découvrir un village de bord de mer...








À St-Malo: Marcher sur les murs fortifiés d'une ville qui se tient fièrement debout et y avoir une vue sur une toute petite rue qui semble ne mener nulle part... 







À Larochelle, tourner un coin de rue et se prendre cette tour que je n'avais pas vu venir en pleine gueule... 









Il suffit d'avoir une vue sur un village pour se rendre compte de l'uniformité des maisons d'une région. Toutes les mêmes tuiles pour le toit, même type de maisons. Une discussion avec notre hôte nous fait comprendre que les français cultivent jalousement un patriotisme architectural propre à chaque région. Voyons! On ne voudrait surtout pas d'une maison savoyarde en Bretagne! ;-) 


Ici, rien ne ressemble au reste de la région...
Un des films marquant de mon adolescence, La Baule-les-Pins... J'ai appris que le film n'a pas été tourné là parce que la ville ne ressemble plus vraiment à ce qu'elle était.



J'ai compris vite que même si c'est désuet et inutilisable, on ne détruit pas! On restore! Ce qui permet au passant d'admirer des bijoux comme ceux-ci...








Londres


Contraste... C'est de belles vieilles maisons et voir poindre un des immeubles les plus moderne de l'ère actuelle. Le clash est intense...









En bordure de la City, quartier financier de Londres, lieu où il se brasse le plus d'argent sur la planète, on croise ce genre de petit commerce qui détonne quelque peu...



Encore dans un magnifique quartier, voir ces affiches criardes... 










Lowestoft


Toute petite ville à l'Est complètement de l'Angleterre, à 3h00 de train de Londres. Plus à l'Est, tu fonces dans la mer. Autrefois une ville de pêche, elle s'est vue recyclée en ville d'usine de bâtonnets de poisson. Honnêtement, j'allais voir une amie. Tel est le seul intérêt de la ville. On ne se lève pas un beau matin en disant "Tiens! Si on n'allait faire une tour à Lowestoft aujourd'hui?" 
On avait fait le tour du centre-ville en moins d'une heure! Pas d'architecture particulière. Des Pubs, des pubs et encore des pubs. Certains sont très vieux et affichent encore les poutres d'antan au plafond. Fin de la parenthèse architecturale pour Lowestoft! 
Par contre, partout en Europe, l'activité économique laisse ses traces plus bucoliques. Comme je l'ai écrit plus tôt, c'est une ancienne ville de pêche. Il fallait donc donner accès au centre de la ville aux pêcheurs pour qu'ils y amènent le poisson. Donc on y retrouve ces portes, aujourd'hui abandonnées, qui, si on les suit, nous donneront accès à la mer. 


Cambridge


C'était pas dans nos plans d'aller là-bas. Mais le merveilleux des voyages avec un minimum de préparation, c'est qu'ils nous réservent de fameuses surprises. 


Pas férue ni d'histoire, ni d'architecture, j'ai passé la journée la bouche semi-ouverte, les yeux en l'air! Le moindre pub, la moindre église donne un coup au coeur. Tout lieu a son anecdote, sa plaque historique. 
De l'infiniment grand à l'infiniment petit. Tout tient du grandiose! 
De l'église ronde aux charnières de la porte sur une autre, tout est d'une beauté. 
Je tais ici tous ses canaux, ses grilles de collèges, ses ponts... Il y aurait de quoi en faire un texte complet.


L'Angleterre est une guidoune qui s'est laissé influencer par les différents courants, les différents habitants qui l'ont habité. Donc contrairement aux villages français, on sent sur la rue les différents styles, tous plus contrastants les uns que les autres. 



Et Paris? Bien est Paris... 
Notre petit 2 pièces au 4e étage avec vue sur la cour intérieur. Sur écran, ça sonnait bien! 







Mais dans les faits, c'était plus comme une ruelle si étroite que j'aurais presque pu serrer la main de ma voisine d'en face. Les gens vivent l'été les fenêtres ouvertes sans rideaux. Donc c'est presque comme si on vivait tous en commune! 

On finit par s'y faire... On apprend à fermer les volets AVANT d'aller prendre sa douche! 

Beaucoup moins impressionnée qu'il y a 18 ans, j'ai constaté que j'étais beaucoup moins attirée par cette ville. On y voit pas les gens vivre. C'est fermé, froid... 

Commentaires